BERN TRIO
pour hautbois d’amour, alto et harpe (2015)
L’effectif de hautbois d’amour, alto et harpe a fortement conditionné la forme et l’univers expressif de cette pièce, dès sa conception. Je ne pouvais pas manquer d’y voir une connection avec la sonate en trio baroque, et, par le biais du hautbois d’amour—instrument dont J.S. Bach était particulièrement friand—, une expressivité souple mariée à un caractère généralement doux et retenu.
Le premier mouvement fait office d’ouverture lente et expose notamment la sonorité si particulière de la harpe dont 5 des cordes sont accordées en quarts de ton. Le hautbois d’amour plane initialement dans le suraigu, son registre le moins caractéristique, tandis que l’alto sert de liant, faisant fusionner les autres.
Le deuxième mouvement, le plus long des trois, présente une série de variations autour d’un pattern rythmique, et assume la forme d’une danse dont les rythmes sont totalement asymétriques. Y est exposée une grande variété de textures et de timbres, en passant notamment par un solo d’alto.
Enfin, le troisième mouvement, le plus court mais aussi le plus lent, clôt la pièce de façon quelque peu énigmatique. La harpe reprend la ligne aiguë du hautbois d’amour entendue au départ, et l’alto et le hautbois se réunissent autour d’une figure rythmique non sans souvenirs d’une Sonate de Jan Dismas Zelenka.
Mon Trio est dédié à Martin Bliggenstorfer (hautbois d’amour), Laurent Camatte (alto) et Vera Schnider (harpe), membres de l’Ensemble Proton Bern, qui en donna la première exécution.