THE FLASH OF THE INSTANT
for orchestra (2014)

It’s been said that all music is metaphor. For lived experience, for dance movements, for emotions, for intellectual constructs. A famous painter, whose name I can no longer recall, once pointed out there are no truly abstract pictures: even if you just paint a solid red canvas, you are making a picture that has red as its subject. Not having any reason to imagine things otherwise, I’ll assume this is true and just say that my piece is about the physical, material qualities of the sounds it calls into being, it’s about its orchestration, and it’s about the way these sounds change over time, are abandoned or extended, are distorted or varied.

The trajectories my pieces follow are not narrative / developmental, but rather lattice-like. I start by selecting the materials I will need for the task at hand, and their combination—and unique properties—then imply particular temporal extensions. At the same time, in my music, there is this feeling of the constant imminence of disruption—the possibility that the phone will ring out of nowhere & the piece will suddenly have to dash off somewhere else for a while (hence the title). It doesn't always happen, but it could, and I think this changes the way one listens, intensifies one’s awareness of the material.

In this particular piece, I worked a lot—more than usual—with melodies which are simultaneously static and mobile. Static in that they often circle around a limited number of pitches, and mobile in that they are rhythmically fluid and subject to perpetual variation. They generally have fairly soft edges because the sounds resonate and are prolonged by ever-changing configurations of instruments. Sometimes, a thread is picked up by a solo instrument which then becomes unexpectedly prominent for a time—piano, tuba, violin, or a pair of xylophones, for instance. Then there are two sections of the piece that are characterized by a sudden concentration of many individual strands. This results in an extremely dense polyphonic weave. Each part is played as softly as possible—as though one were listening to a traffic jam from a great distance, yet somehow still able to distinguish each individual event among thousands with perfect clarity.

The Flash of the Instant is dedicated to Alex Pauk and Esprit Orchestra.

 

THE FLASH OF THE INSTANT
pour orchestre (2014)

On a soutenu que toute musique relève de la métaphore. Métaphores pour des expériences vécues, pour des mouvements de danse, pour des émotions, pour des constructions intellectuelles. Un peintre célèbre, dont j’ignore le nom, a dit qu’aucun tableau n’est véritablement abstrait : même si l’on ne peint qu’une toile rouge solide, on fait un tableau qui a pour sujet la couleur rouge. N’ayant aucune raison d’imaginer les choses autrement, j’assumerai que cela est vrai et je dirai juste que ma pièce a pour sujet les qualités matérielles et physiques des sons auxquels il fait appel ; elle a pour sujet la façon dont ces sons changent au cours de la pièce, sont abandonnés ou projetés dans le temps, sont distordus ou variés.

Les trajectoires de mes pièces ne sont généralement pas de type narratif / dévelopmental, mais font penser plus à un treillage. Pour commencer, j’invente les matériaux dont j’aurai besoin pour la tâche dont il est question, et les qualités intrinsèque de ceux-ci—et leur combinaison—impliqueront par la suite des extensions temporelles. En même temps, dans ma musique, on a le sentiment de l’imminence permanente de l’interruption—la possibilité que le téléphone va sonner de nulle part et la pièce devra soudainement filer ailleurs pour quelque temps (d’où le titre..). Cela n’arrive pas toujours, mais il pourrait, et je crois que ça change la façon dont on écoute, et intensifie notre sens du matériel.

Dans cette pièce en particulier, j’ai beaucoup travaillé—plus que d’habitude—sur des mélodies à la fois statiques et mobiles. Statiques en ce sens qu’elles ont tendence à cercler autour d’un nombre limité de hauteurs, et mobiles car elles sont rythmiquement fluides et assujetties en permanence à des variations. Elles ont généralement des contours assez doux car les sons résonnent et sont prolongés par des configurations toujours changeantes d’instruments. Parfois, le fil est pris par un instrument qui, par la suite, devient momentanément soliste—le piano, le tuba, le violon, ou une paire de xylophones, par exemple. Et puis, il y a deux sections de la pièce qui sont caractérisées par une concentration soudaine de plusieurs couches individuelles. Cela résulte en tissage polyphonique extrêmement dense. Chaque partie est jouée le plus doucement possible—comme si l’on était en train d’écouter un embouteillage depuis une grande distance, mais, d’une manière ou d’une autre, en parvenant à distinquer chaque événement individuel parmis des milliers avec une parfaite clarté.

The Flash of the Instant est dédiée à Alex Pauk et à l’Esprit Orchestra.