LE MALHEUR ADOUCIT LES PIERRES
for bass flute, English horn and bassoon (2002)

These five pieces were written in pencil over the course of a very long day, on December 11th, 2002 in Toronto. Somewhat in the spirit of automatic drawing, I wanted to see if I could produce a musical work in a single sitting, writing the full score directly and without producing any sketch material—something highly atypical of my normal working practice, and which I have not attempted since. Le malheur was rehearsed once but was not performed in Toronto (or anywhere else) at the time. The score reflects my then-current preoccupation with writing wind music, and prefigures the three solo pieces—Locus Solus, Nombres imaginaires and Passages—written respectively in 2003, 2004 and 2005.

In March 2005, two years after moving to Paris, I revised the score, making a new pencil manuscript for the premiere performance, which took place in Paris on 19 January 2006 (I played the English horn part myself). Shortly afterwards, I withdrew the piece from my catalogue and the score of Le malheur has not been seen or heard since.                                                                                         

In June 2015, I finally had a look at Le malheur again in view of producing the present edition. Rather than base this new score on the 2005 version, I decided to return to the 2002 pencil manuscript, which I now prefer. I wanted to stay as close as possible to the spirit of the original, which was, of course, written very spontaneously. Egregious errors or inconsistencies have been corrected, and in a few spots, where I still preferred the later version, I have incorporated elements of the 2005 revision.

Le malheur adoucit les pierres takes its title from a painting of the same name by Yves Tanguy (1900 - 1955). It is an obscure pun based on the French expression, 'la musique adoucit les mœurs', which could be translated as 'music softens spirits'; Tanguy’s surrealist distortion being ‘misfortune softens stones'.

These very short pieces do not develop; instead, they briefly expose a world, like a beam of light passed over a foreign nocturnal landscape and then summarily extinguished. The sonority of the instrumentation, a trio of three low wind instruments, relates poetically to Tanguy’s obscure, murky paintings, with their permanent ambiguity between land, sea and sky.

 

LE MALHEUR ADOUCIT LES PIERRES
pour flûte basse, cor anglais et basson (2002)

Ces pièces furent écrites au crayon au cours d’une très longue journée, le 11 décembre 2002, à Toronto. Un peu dans l’esprit du dessin automatique, je fus intrigué de savoir s’il était possible de produire une œuvre musicale en une fois, en écrivant la partition directement, sans hésitations ni ratures—une démarche extrêmement atypique de ma pratique compositionnelle habituelle, que je n’ai pas retenté depuis. Le malheur fut répétée une fois, mais il n’y eût aucune exécution à l’époque. La partition témoigne de ma préoccupation à ce moment-là pour les instruments à vent, et préfigure les trois pièces solo—Locus Solus, Nombres imaginaires et Passages—composées respectivement en 2003, 2004 et 2005.

En mars 2005, deux ans après mon départ en France, j’ai retravaillé la partition, en faisant un nouveau manuscrit au crayon pour la création, laquelle eût lieu à Paris le 19 janvier 2006 (j’ai joué la partie de cor anglais moi-même). Peu de temps après, j’ai retiré la pièce de mon catalogue, et la partition du Malheur n’a pas été vue, ni entendue depuis.

En juin 2015, j’ai enfin regardé Le malheur de nouveu, au vue de produire la présente édition. Au lieu de baser la nouvelle partition sur la version de 2005, j’ai décidé de revenir sur le manuscrit de 2002, afin de rester le plus fidèle possible à l’esprit de l’original, lequel fut, bien sûr, composé de façon tout à fait spontanée. Des erreurs évidentes ont été néanmoins corrigées, et à quelques endroits, là où ce fut manifestement nécessaire, j’ai incorporé des éléments de la version de 2005.

J’ai emprunté le titre à un tableau du peintre Yves Tanguy (1900–1955). Ces pièces très courtes sont dépourvues de développement: au contraire, elles exposent brièvement un univers, comme une raie de lumière balayée à travers un paysage nocturne étrange, et aussitôt éteint. La sonorité de l’effectif—un trio d’instruments à vent graves—reflète de façon poétique les tableaux obscures et troubles de Tanguy, dans lesquels les frontières entre terre, ciel et mer s’estompent et se confondent.